La citation du mois : CHRISTIAN ARNSPERGER, professeur à la Faculté de géosciences et de l’environnement, Université de Lausanne

in L’existence écologique, Seuil, 2023, p. 86

Il est assez stérile de se lamenter de la démesure, de l’hubris de l’être humain, de son manque de capacité d’autolimitation, si par ailleurs on ne saisit pas que l’être humain est fait pour l’infini. Constat amer, donc, pour celles et ceux qui, comme écologistes, aimeraient tabler sur un appel à la raison, à la mesure, à la maîtrise de soi et à l’autolimitation sans devoir réfléchir en même temps sur ce qui peut réellement étancher la « soif d’infini » de l’être humain. Et quand on se pose cette question-là – qui est inévitablement d’ordre spirituel et non simplement biopsychique – on ne peut pas ne pas prendre comme point de départ (mais pas comme point d’arrivée !) la psychologie du manque.