La citation du mois : PAUL TILLICH (1886-1965), théologien et philosophe, prof. à New-York et Chicago

in Paul Tillich, Dynamique de la foi, Labor et Fides, Les Presses de l’Université Laval, 2012, p. 116

On a distingué différents types d’amour et on a opposé la conception grecque de l’eros à la notion chrétienne d’agapè. Eros désignerait le désir de s’accomplir soi-même par le moyen de l’autre et agapè la volonté de renoncer à soi pour le bien de l’autre. Cette alternative n’a aucune réalité. On parle de « types d’amour » ; il s’agit, en fait, de « qualités de l’amour » qui s’interpénètrent et qui n’entrent en conflit que lorsqu’elles sont déformées. Il n’y a pas d’amour véritable sans une union de l’eros et d’agapè. Sans eros, l’agapè consiste à se soumettre à une loi morale, sans chaleur, sans désir, sans réunion. Sans agapè, l’eros devient un désir chaotique qui nie le droit de l’autre à revendiquer qu’on le reconnaisse comme un soi indépendant capable d’aimer et d’être aimé. La foi implique l’amour en tant qu’union de l’eros et de l’agapè.