in Felwin Saar, Gaël Giraud, L'économie à venir, Préface d'Alain Supiot , Les liens qui libèrent, 2022, Le manque en commun, p. 157.
GG. Nous avons nous-mêmes à accepter cet entre-nous et à y contribuer, à la fois pour le recevoir et pour le nourrir. Ce que nous avons en commun, c’est finalement notre incomplétude, notre désir, ce qui fait que nous sommes, toi, moi, chacun d’entre nous, des êtres de désir en attente d’un accomplissement, Voilà ce que nous partageons d'emblée et sur quoi, paradoxalement, nous pouvons nous appuyer. Autrement dit, ce que j'ai en commun avec toi, ce n’est pas un «capital» - au sens d’une anthropologie nourrie d'économie néoclassique — que j'aurais accumulé et que, d’ailleurs, j'aurais à échanger dans une relation marchande avec toi. C’est un manque que j'ai et que tu as aussi.