La citation du mois : SAINT AUGUSTIN (354-430)

in Les Aveux, Nouvelle traduction des Confessions par Frédéric Boyer,
P.O.L.
2007, Livre X, p. 256s


Qu’est-ce que j’aime quand je t’aime 

Ni la beauté d’un corps, ni le charme d’un temps ni l’éclat de la lumière, amie de mon regard, ni les douces mélodies des cantilènes sur un mode ou un autre, ni le parfum de fleurs, des essences et des aromates, ni la manne ou le miel, ni les membres enlacés dans les étreintes physiques –

ce n’est pas ce que j’aime quand j’aime mon Dieu.

Et pourtant j’aime une lumière, une voix, une odeur, un aliment, une étreinte, quand j’aime mon Dieu.

Lumière, voix, odeur, aliment, étreinte sont dans mon humanité profonde où il y a pour moi un éclair que ne retient pas l’espace, une sonorité qui échappe au temps, une exhalaison sortie d’aucun souffle, une saveur que n’affaiblit pas la voracité, un accouplement au-delà de la jouissance.

C’est ce que j’aime quand j’aime mon Dieu.